QUE NOTRE FRANCE EST BELLE
ABBAYE DU THORONET

Fondée au XIIème siècle, elle se cache parmi les chênes dans un site sauvage et isolé du massif des Maures dans le Var qui s'accorde bien avec la règle stricte de l'ordre de Cîteaux. L'une des "trois soeurs provençales" avec les abbayes de Sénanque et Silvacane. L'ensemble du monastère présente une architecture de la plus belle époque romane de Provence, dégageant une impression d'unité et de grande sérénité. Elle exprime l'essence même de l'art cistercien fait de dénuement extrême, de pureté des lignes, de simplicité de volumes et de rigueur inspirés par Saint Bernard. C'est de l'abbaye de Mazan (Ardèche) que l'abbé Paulin et 12 moines partent installer une communauté en 1136, à Tourtour: l'abbaye de Florièyes, à une journée de marche de l’actuel site du Thoronet. Cette première implantation a lieu grâce au don d’une partie des terres de la famille de Castellane. Mais la nouvelle communauté ne trouve pas les conditions idéales à son développement et décide alors de se déplacer sur une des terres qu’elle possédait déjà et qui lui avait été léguée par Raymond Bérenger, comte de Provence. Le premier acte de fondation date de 1157 et marque l’abandon définitif du site de Tourtour qui devient un simple prieuré, pour le nouveau lieu d’implantation. Les Templiers cultivaient un grand nombre de terres, lors de la suppression de l'ordre en 1312, la quasi totalité des biens du Temple à Lorgues revinrent aux Cisterciens. L'abbaye ne tarde pas à connaître la prospérité à la suite des nombreuses donations. Au XIVème siècle, comme bien d'autres abbayes, elle connaît peu à peu le déclin. Les révoltes internes puis les guerres de religion entraînent la défection des moines, en 1787, elle est rattachée à l'évêché de Digne. Environ une vingtaine de moines y vécurent mais à la révolution, il ne restait plus que sept religieux dans un état voisin de la misère puisque l'un deux écrit que "la maison est plus propre à servir d'écurie qu'à y loger". En 1791, le monument est vendu pour 132 700 francs, délaissé, il est racheté par l'état en 1854. Grâce à l'intervention de Mérimée, il échappe à la ruine, depuis, les travaux de consolidation et de restauration se sont succédés.

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