Village de caractère perché à 500m d’altitude dans les monts de Vaucluse. A l'époque romaine, le castrum de Muris est un relais fortifié sur un des axes routiers de l’Empire. Tout au long du Moyen Age, il ne cessa de développer ses fortifications afin de se prémunir contre toutes attaques. Cependant, ces dernières n’ont pas résisté aux incursions des Sarrasins qui ont assiégé et pris la cité avant d'en être chassés. Vers l’an 1000, sous la domination pendant plus de quatre siècles de la famille d’Agoult, le donjon sera construit et le village s’étendra côté sud du château. Les Astouaud leurs succèdent et resteront jusqu'à la révolution, cette famille mènera de nombreuses batailles contre le rattachement de la Provence à la France au XVème siècle mais en vain. Devenu français, le village entre alors dans une période de paix, il sera le lieu de naissance le 5 mars 1543 du Brave Crillon, fidèle compagnon d'Henri IV désigné par celui-ci "le premier capitaine du Monde". Pendant les guerres de religion, le capitaine de Mormoiron fait périr d’asphyxie, en les enfermant, plusieurs familles de calvinistes réfugiées dans les grottes de Bérigoules. Dès 1720, une grande épidémie de peste se propage depuis le port de Marseille. Un mur de pierres sèches est édifié sur 27 kilomètres entre la Provence et le Comtat Venaissin, le bourg est concerné, étant le dernier de Provence avant le Comtat. Il est gardé jour et nuit par les troupes françaises et papales, empêchant tout passage, afin de stopper la contagion. Après les deux guerres mondiales, l’exode rural frappe de plein fouet la commune qui tombe en ruine et la population ne cesse de décroître. Le village commence sa restauration dans les années 1960 mais reste un lieu atypique du Luberon, loin du tourisme de masse.